lundi 27 février 2012

QU'ETES -VOUS DEVENUS DEPUIS 1994 ?



Hier*, dans mon bain dominical (vous avez compris qu’il m’inspire), j’ai eu envie de relire un Marie-Claire idées d’automne 1994 (Non, je ne suis pas honteuse, oui j’assume).
Les raisons qui m’ont poussée à aller rechercher un magazine un peu usé et à m’y replonger sont multiples mais je vous promets de ne pas en faire des pages avec tirets et subdivisions.


La plus simple est que j’avais envie de revoir la photo d'un service en porcelaine dont j’étais tombée éperdûment amoureuse et qui m’avait poussée à commettre l’irréparable : prendre sans autorisation écrite le-dit magazine dans la salle d’attente de mon médecin de l’époque. Ce premier contact a initialisé ma fidélité à Marie-Claire idées sans pour autant avoir la présence d’esprit de m’abonner … Depuis tout ce temps j’en aurais fait des économies…(!!)
Ce service en porcelaine, qui venait de chez Bernardaud, s’appelait Eugénie de Montijo. Je ne sais pas qui était miss Eugénie… et je m’en tape, mais cette photo représente pour moi l'absolue Délicatesse. (si vous êtes tout à fait curieux, vous pouvez voir le motif en photo sur le site ; un motif fleuri, ceux/celles qui me connaissent le reconnaitront d'instinct). Je pense que ce service est indisponible...(en fait j'ai depuis pris des renseignements, et sur commande, il peut renaitre)... je vais réparer un manque : du temps où ma grand-mère était encore vivante, et face à ses remarques que rien ne me resterait aprés sa mort, je lui avais proposé de m'acheter petit à petit la photo, au fil des anniversaires ect. Ce qu'elle n'a jamais fait une seule fois, arguant que des torchons ou des mouchoirs seraient plus utiles. Passons...

Outre, cette photo d'attachement à un service à thé, on y trouve aussi des motifs un peu mexicain, un peu kilim et pas mal de tweed beige grisâtre pas terrible ; un reportage mode d'un couple en virée en bretagne (la fille, Laurence qui a été longtemps le visage de Dessange, fût un temps dans la même classe que ma cousine) ; une photo pour les cachemires Bompard (nettement moins connus à l'époque); Deux jeunes filles scottish sur un tartan rouge; la recette du cake aux épices; comment porter le même pull quand on est mère et fille et aussi que rapporter de Bath ...et du Laura Ashley un peu partout.
Du coup, j'ai ressorti le suivant : septembre 1996 (qu'est-ce que j'ai foutu en septembre 1995 ?) pour y trouver une photo de mon parfum éternel de l'époque, DIVA (que j'ai porté des années), une fille sur une plage de Normandie porte une écharpe Kenzo (de là est née une autre obsession), confipote faisait de la confiture framboise à la rose, toujours la même fille qui fait la pub Bompard (sa coupe de cheveux sera montrée à divers coiffeurs et donnera lieu à 412,7 tentatives de reproduction plus ou moins fidèle).
C'est aussi dans ces magasines que j'ai imprimé et réimprimé dans mon esprit les parfums Annick Goutal

Il y a quelque chose de rassurant de se replonger dans une époque révolue (en l'occurence mes années d'étudiante fauchée dans des apparts minables mais riche d'une certaine liberté et qui collectionnait dans sa tête ce qui serait pour elle des buts à atteindre : trouver un garçon assez gentil pour m'emmener en w-e, avoir une écharpe Kenzo autour du coup, voyager et porter des parfums difficiles à trouver...).

Depuis, je me suis achetée juste le sucrier (si fière d'avoir réussie ma 4ème année...Et au retour vers mon appartement, j'ai réussi aussi à croiser une certaine personne sans lui lancer un regard et indifférente à son bonjour). Mais, depuis, j'ai aussi fait la paix avec ma mère et quelque chose me dit qu'elle mettra du coeur à faire ce que sa mère a laissé comme belle occasion.
En 1998, j'ai fait connaissance avec les parfums AG grâce à Hélène ma copine de l'époque et ma coloc à Louvain, parce qu'elle connaissait une fille qui bossait au Soleil d'or et la fournissait en échantillons. Pouvions-nous nous sentir plus reines et heureuses de les sentir et les essayer dans le train qui nous ramenait en France ? Depuis, j'ai plus de flacons que d'échantillons...en suis-je plus heureuse ? pas sûr...par contre, je suis toujours restée fidèle à l'eau de Charlotte (outre que ce parfum me va par tous les jours et temps, il est ma madeleine de Proust de ce que je viens de vous raconter...autre petite anecdote en passant : je prenais beaucoup l'Eurostar (les tarifs pour étudiant était préférentiels et c'était plus rapide) mais il s'arrêtait toujours pour moi à Lille (Londres était alors le rêve inacessible). Je rêvais de poursuivre, de ne pas descendre du train et de découvrir les lumières de Londres pelotonnée derrière la vitre, d'y poser un pied comme si on m'offrait grande ouverte la porte d'un paradis. je me souviens que je restais souvent sur le quai pour le regarder partir avec cette conviction en moi de ne pas descendre du train un jour. L'étudiante en moi ne se lassera jamais je crois de cette chance infinie maintenant de le prendre si souvent et de descendre à Waterloo et maintenant à Saint Pancras. Pour que le miracle soit total, il faudrait que je le prenne alors que la nuit est déjà tombéeça peut se faire (bon je vais quand même pas aller le prendre à Bruxelles Midi, ça fait un peu cher et compliqué l'illusion d'optique.
Depuis, j'ai trouvé un gentil garçon qui m'a emmenée faire bien des w-e et des voyages, qui m'a mis une écharpe Kenzo autour du coup, qui a même su me convaincre de faire une petite fille (nous devons elle et moi avoir le même âge que celles qui ont le même pull) et qui sait que d'acheter des billets Eurostar me met toujours des étoiles dans les yeux

Bon, je n'ai toujours pas pris le chemin d'économiser pour m'offrir un cachemire Bompard mais.... aprés tout... ce n'est pas une catastrophe

* comme dirait Monica complétement ivre (dans l'épisode : Celui qui avait un singe/The one with the fake Monica) "chut, chut, je mens", en fait j'ai commencé à écrire cette chronique il y a plus d'une semaine...mais j'ai eu la grippe alors...

vendredi 17 février 2012

LA FILLE QUI AVAIT UN PETIT CHAT DANS LE COU *


Un certain dimanche, j’ai entendu parler de Brigitte Bardot en ces termes : « elle fond complètement et  a la plus grande compassion devant n’importe quel petit chat ».
Je suis de ces personnes.  J'aurais pu écrire que "chaque chat est Chef d'oeuvre". (1)
Depuis hier, nous avons un nouveau chat. J'avais dit, face aux propositions, que le prochain petit chat qui ferait partie de la maison devrait croiser ma route. Ma cop' Audrey attend avec impatience son siamois, dont elle suit avec attendrissement l'éducation sur facebook. Comme toute personne responsable, elle ne l'aura que lorsque celui-ci sera totalement sevré et sociabilisé. Cela a réveillé mon envie de regarder un chat grandir tout en le câlinant, mais j'en étais restée à cette certitude qu'il était quelque part et que nous allions nous rencontrer un joru ou l'autre. C'est arrivé bien plus tôt que prévu et sa venue s'inscrit dans la tradition des chats qui ont habité ma maison actuelle : ce sont tous des chats trouvés. Il y a de cela presque 10 ans, avant d'emmènager, j'avais projeté de ma faire accompagner par un Border terrier et surtout un Sacré de Birmanie. Résultat des courses, je me suis retrouvée avec un Chow-chow noir et toute une succession de chats de gouttière. C'est la vie...
oui, les cinq chats qui ont vécu ou sont encore dans ma vie ont tous été trouvés sur un bord de route ou des buissons d'épines. Ils étaient tous chatons et n'appartenaient à personne. Et cela, depuis qu'une ancienne collègue m'a rapporté Calypso, mon chat rayé aux yeux verts...petite crevette de quelques semaines qui a partagé sagement notre vie pendant 7 ans.
Quand je dis que le prochain chat devait "croiser ma route", pour être honnète, il a croisé la route de mon chéri et cela a bien failli lui être fatal : Il a vu quelque chose traverser la route, a dû faire un écart et par chance les deux s'en sont sortis indemnes et quitte à reprendre leurs esprits.
Hier nous nous sommes donc relayés pour nourrir, réchauffer et faire comprendre à cette petite chose ébouriffée qu'elle allait recevoir amour et attention.
J'ai d'ailleurs dépensé beaucoup d'énergie hier soir à lui fabriquer une bouillote à mettre dans un dodo. Et bien entendu, cette bouillote n'a servi à rien puisqu'il/elle a dormi sur notre lit.
Pendant que je lui manifestais une affection légitime, petit chat  a adopté un comportement qui m' a paru étrange : il est venu se nicher dans mon cou qu'il a copieusement labouré de ses pattes, il donnait des coups avec son museau, miaulait et me regardait l'air frustré...en fait, il voulait têter. Et bien entendu je n'avais aucun moyen de lui rendre sa mère et sa fratrie et tout ce que cela implique de chaleur rassurante, de quiétude, de siestes les uns contre les autres, pleines de rêves heureux.
Autant cette soirée s'était déroulée dans une belle harmonie, mais là une bouffée de rage m'a envahie : quel être normalement constitué peut priver ainsi un petit être vivant de ce auquel il a droit, l'environnement qui lui permet de grandir dans des conditions prévues par tout ce que l'évolution a prévu...Je me suis sentie désemparée et triste pour ce petit chat. Je sais, pour avoir élévé des chatons avec des histoires différentes que le scénario le plus probable qui a mis petit chat sur notre chemin c'est qu'il a été abandonné sciemment par des humains inhumains.
Je ne fais aucun sentimentalisme excessif et je ne ferai pas la comparaison avec un enfant. Mais, je reste persuadée qu'il faut respecter les étapes du développement de l'un comme de l'autre.  Je sais que d'éviter tout contact et câlins avec les bébés produit des enfants idiots et que les chatons qui ont été beaucoup dorlottés et manipulés sont plus éveillés et sociables...ce qui veut dire deux fois la même chose.

Je vous laisse à vos réflexions et vais donc commencer une nouvelle aventure féline... et je vais faire mienne l'idée d'Aldous Huxley"Si vous voulez écrire, ayez des chats" ...




*Ce titre fait référence à la célèbre trilogie de Stieg Larsson. Ses fans auront apprécié l’allusion…J’espère…En ce qui me concerne, je ne l’ai pas encore lue, mais je compte bien pallier à ce manque total de discernement dans les mois à venir.

(1) Léonard de Vinci

Pourquoi est-ce qu'on ne s'habillerait pas comme dans les années 40 ?





Cette réflexion m'est venue en regardant il y a deux jours un inédit d'Hercule Poirot (Les pendules, si ça intéresse quelqu'un) et j'avoue être tombée en amour devant les tenues que portait l'héroïne. Des petites vestes cintrées, des petits chapeaux et des tailleurs hyper féminins. Ceci a été renforcé ce matin quand je suis tombée sur « rendez-vous avec la mort » qui se déroule à la même période en Syrie. Je vous donne ces détails car cela m’a mis devant les yeux le même type de tenue mais en été. Et j’ai vraiment été sensible à ces petites robes simples mais si bien coupées, des gants et encore des chapeaux… (Même si on est d’accord, je n’ai pas la morphologie pour porter des jupes à mi-mollets…encore que…après tout à l’époque ce n’était pas forcément des géantes).
Bien-entendu chacune d’entre nous aurait certainement l’air ridicule si nous reprenions la tenue telle qu’elle, quoique dans les très grandes villes, personne ne porte autant attention que dans les patelins pourris où j’ai toujours vécu. Il est vrai aussi que les petites touches de vrai rouge sur des ongles courts et des rouges à lèvres rouge de rouge que j’ai vu dans ces histoires sont tout à fait dans la tendance.

Pour être tout à fait honnête, cette idée avait été amorcée quand Miss Lulu pourvoyeuse de poudre (magique) avait présenté avec un enthousiasme partagé une partie de la collection de cette marque hyper féminine (dont j’ai oublié le nom). Ma connaissance des adaptations pour le cinéma et la télévision des romans et nouvelles de Dame Agatha me laisse penser qu’il s’agirait davantage des années 30…mais on ne va pas chipoter : j'adore la façon dont Tuppence est habillée et on retrouve deux constantes dans ces époques: l’hyper féminité et cette impression que toute pièce a été coupée pour sa destinatrice. Elle en avait peu (on parle de la classe moyenne) mais cela lui allait bien.

J’ai longtemps cherché à marier un aspect suranné à la mode du moment. Je n’ai pas la prétention d’être à la mode. D’ailleurs, je ne l’ai jamais eu. J’ai été élevée en province, dans des petites villes où la mode arrivait à pieds (donc avec quelques années de retard) et à une époque où être à la mode était beaucoup plus inaccessible mais paradoxalement plus simple. Je m’explique : il suffisait de montrer quelque marque sur le jean, le pull ou le blouson et l’affaire était faite. En même temps, Chipie ou Chevignon, par exemple était pour moi (et beaucoup de collégiens et lycéens de mon entourage) l’équivalent de D&G ou Prada aujourd’hui…j’exagère mais pas tant que ça. Je ne veux pas crier misère, mes parents n’étaient pas dans le besoin, mais j’ai tendance à répéter que sur l’ensemble de mes années de lycée j’ai eu un jean Liberto et une paire de creeks comme fringues, on va dire un peu haut de gamme. Et j’étais très fière de les avoir.
Comparativement, à l’époque actuelle, cela équivaudrait à ce qu’une lycéenne dépense (ou fait dépenser) en un mois. J’exagère un peu de nouveau, mais vous voyez ce que je veux dire ? A chaque fois que je vois la baby-sitter de ma fille, cela me frappe : des cheveux jusqu’aux ongles, en passant par le sac, les bijoux, le blouson et les fringues que je ne vais pas détailler, il lui « faut » une multitude de détails pour être « dans la norme » (car elles se ressemblent toutes les petites minettes fraîches de son âge : la mèche bien brushée, le grand sac, le blouson court…). Et, je ne crois pas que ces parents soient richissimes, alors comment fait-elle ou font-ils pour subvenir à de tels besoins ?

Je vous ramène encore en arrière, surtout celles qui ont été ado dans les années 80 et début 90 : l’argent de poche était de l’ordre de 100 francs (en tous cas c’était ce qu’avait une de mes copines, moi j’ai mis 10 ans à les obtenir vu que mes parents voulaient tout contrôler) et je n’ai vraiment pas ruiné mes parents en coiffeur (en même temps je ne voulais pas qu’on me coupe les cheveux), mais le « must » dans mon entourage c’était d’avoir une permanente et quand elles en avaient deux dans l’année c’était Byzance. (Oui, je me souviens, sur certaines cela avait une petite touche caniche qui n’a jamais été reproduite depuis…heureusement). Allez, maintenant, donner 15 euros d’argent de poche à un ado, ça va le faire rire…ou le fâcher…oui l’augmentation du coût de la vie d’accord mais combien ? 80…100…150 euros ? Quand Candice sera ado, la norme sera à combien ?

La norme maintenant, c’est la marque pour tout. Celle qui est très chère (pour ce que c’est, comme toutes les marques « Bobos » style Zadig et Voltaire, Maje ou Sandro), celle qui est à la mode (converse qui a connu des années d’oubli est redevenu un indispensable) et celle qui sort du lot (là, je fais appel à toutes celles qui vivent dans les très grandes villes pour me donner des noms...vous savez ces marques de créateurs pas encore connues, sauf d’un milieu très « pointu »). Tout ça à la fois. Et moi, ça me dépasse. Vraiment. En plus, je me reconnais de moins en moins dans cette mode qui nous vient des Etats-Unis. Je ne parle pas des marques et je ne porte aucun jugement. Cela m’a frappée hier alors que je regardais quelques épisodes de Sex and the City : cette façon d’associer tout et n’importe quoi c’est ce qu’on voit maintenant dans les défilés et sur les « modeuses » (oui ben j’ai Paris première quand même au fond de ma cambrousse).
Bon, une petite pique quand même : les filles dans SATC me rappellent toujours ce que j’avais lu dans un article français (pourtant élogieux) « leur façon de s’habiller insulte en permanence le bon goût ». Quand je pense qu’ils paient quelqu’un à plein temps pour leur apporter un « style »…bon, on va se limiter à dire que nous sommes deux nations différentes et s’arrêter là*.

Enfin, je n’ai plus la taille de mes 20 ans, je n’ai pas la taille d’un mannequin et j’ai finalement peu de temps pour m’habiller et si possible que cela me mette en valeur. Cet hiver j’ai acheté un adorable petit gilet en fausse fourrure à ma fille. La fourrure vient de Tissavel (c’est une société du nord qui fabrique des fausses fourrures, de toute beauté et à s’y méprendre, pour la haute couture mais à un coût bien moindre). Bref, j’ai envie de me faire faire le même. C’est compliqué pour cette année mais est-ce que ce ne serait pas la bonne solution : plutôt que de remplir mon placard de fringues qui ne me vont pas vraiment et qui sont déjà démodées le mois suivant, est-ce que je ne ferais pas mieux de repérer quelques belles pièces et de les faire faire à mes mesures ?

Et tant qu’à faire, est-ce que je n’irais pas chercher l’inspiration dans les années 40 ?

* Aprés tout c'est de bonne guerre. Dans la série, il y a un parfum anti-européen qui sent mauvais : le fromage français leur provoque des intoxications alimentaires, à Paris miss Carrie vient "pour se faire larguer" et les rues sont pleines de merde de chien...

mercredi 15 février 2012



 Des lapins dans la tasse aux lacs du Connemara

Et me voilà dans mon bain du dimanche soir, de la crème plein les cheveux et essayant avec un succés mitigé de garder au sec cette feuille qui me sert de support...car si c'est déjà bien hasardeux  (limite illusoire) d'écrire dans un bain, c'est sans compter sur les thés imaginaires que me propose une tchoupinette, thés qui ont tendance à voler au dessus de ma feuille...berf si cette feuille tient le choc, ce sera un miracle ! J'aurai certainement le plus grand mal à me relire, moi qui ai perdu toute chance de ne pas écrire comme un docteur suite à mes années de fac.
(J'oublie de mentionner que la-dite-tchoupinette m'a déjà demandé 4 fois quand j'allais "bien vouloir lui donner une feuille et le crayon que j'ai dans la main". Toute personne ayant des enfants connait leur propension à vouloir ce que vous avez ou à vous tourner autour comme des indiens alors que vous essayez désespérément d'avoir une conversation si ce n'est constructive sinon intelligible avec une amie de coeur...alors que deux minutes avant ils étaient absorbés par une occupation passionnante comme verser de l'eau froide en dehors de la baignoire ou faire s'affronter un crocodile et un tube de crème. ..Oui c'est du vécu).
(Entre temps, la coquine qui me sert de fille est venue d'autorité se mettre sur mes genoux pour voir ce que je fais et si je vous expliquais comment elle fait des bulles dans l'eau vous la trouveriez bien mal élévée...).

Avec tout ça, je n'ai même pas encore abordé le sujet principal (enfin je vais tenter d'en faire un sujet principal). L'idée de cette chronique m'est venue d'une photo représentant deux adorables petits lapins bêliers dans une tasse (voir Forum...photos adorables).
Cette Photo m'avait été envoyée, par une personne qui ne fait plus partie de ma vie (mais qu'elle soit remerciée pour ce qui va suivre), pour me donner du courage face à la perspective de me retrouver à nouveau face à une vingtaine  de futurs licenciés en technique de...peu importe (Licence dans le sens du diplôme) à qui je devais enseigner la "présentation de soi". Bref, elle m'avait dit "tu vas te liquéfier devant ces petits lapins"...je confirme, je me suis liquéfiée ! Ah, je vais bien la retrouver cette photo... (alors que je recopie cette chronique, je combine Retour vers le futur et l'effet papillon puisque j'évoque un futur déjà passé...enfin à mon niveau).
Il n'y a pas grand chose à dire, si ce n'est que je me suis instantanément sentie mieux. J'adore cette phrase (l'ai-je inventée ?) : "A grands maux, petites solutions" ...vous avez remarqué comme de petites choses peuvent presque miraculeusement effacer une sensation profondément désagréable, une peur, un chagrin ? Trois fois rien : une tasse de thé qui sent la fleur d'oranger, une belle lumière dans la rue ou le sourire d'un(e) ami(e)...je me souviens d'un apaisement immédiat un jour de doute et de coeur lourd en m'asseyant à la table de Bulle et de Véro au Tiger (comme toujours)...qu'elles en soient aussi REMERCIEES.
Ces choses simples y réussissent mieux parfois que des heures d'introspection ou de décorticage de noeuds. (je reviendrai peut-être une autre fois sur ces noeuds qui serrent une partie de votre vie en même temps qu'ils vous serrent le coeur...j'ai réussi à dénouer, il y a un peu plus d'un an, le noeud de la mémé que j'ai tant aimée et qui n'est plus. Le fait de penser à une grand-mère disparue n'a rien d'exceptionnel et c'est normal de leur restituer en pensée notre affection...dans mon cas, sanglotter à chaque fois que je l'évoquais en mon âme me semble plus problématique...).
Je pense sincèrement que je n'arriverai pas au bout de mes idées et au bout de cette chronique.
Je vais essayer de finir de façon la moins chaotique possible : en fait, ces petits lapins que j'avais en tête pour le Forum m'ont fait penser à mon lapinou chéri bien-sûr, appelé Flopsy en référence à Béatrix Potter, très populaire en Angleterre...
Et les lacs du Connemara me direz-vous ? c'est très prosaïque vous allez voir : la  chanson de Sardou passe en boucle  (cette chanson m'emmène tout droit vers de grandes collines vertes et escarpées, des espaces sans fin de nature parfaite et sauvage..bien que je ne sois jamais allée en Irlande, c'est l'image que je m'en fais) ; et la boucle était bouclée sur mon attachement à ce territoire, juste au dessus de nous, où on parle Anglais (et où on aime boire du thé toute la journée). En me demandant le pourquoi de cet attachement, j'en étais arrivée à la conclusion que cela faisait appel à ma notion de la famille idéale, et donc forcément idéalisée, celle qui réconforte et où on fête Noêl dans la bonne humeur...bref développer ces petites réflexions m'avaient paru une bonne idée...mais je crois que ce sera pour une autre fois...

mardi 14 février 2012

GOD SAVE THE COOK !!

Nigella (Lawson) et Jamie (Oliver) entretiennent des relations d’amour avec la cuisine italienne principalement, (bien qu’étant des cuisiniers/journalistes culinaires de la bonne vieille Albion) ; Moi c’est précisément avec leur cuisine (british) que j’entretiens une relation, si ce n’est singulière (« quoi tu manges du bacon/des saucisses au petit déjeuner ? », « qu’est-ce que c’est que ce truc horrribleeuh ??? – euh du haggis »), en tous cas fidèle.
C’est vrai que la personnalité de chacun des deux anglais que j’ai cités, et que j’appelle désormais, grâce à mon amie Bulle, « mes obsessions », y est pour beaucoup dans la dévotion que je leur porte et dans ma grande capacité à collectionner leurs livres, leurs apparitions télévisuelles et à essayer leurs recettes (voire à les intégrer dans ma nourriture de base…Ah les spaghettis à l’ail et à la pancetta, les « potchoco » de Nigella, le chili et le steak du boucher de Jamie…). Oui, quelque part, je voudrais avoir Jamie pour frère (ou pour bon copain, je ne suis pas fixée) et ne serait-ce qu’un quart de l’incroyable féminité et séduction que Nigella dégage. Et oui, j’aimerais avoir un morceau de leur vie : voyager à tout bout de champs, vivre de ma plume, vivre d’écrire sur mes voyages et de ma vie pendant ces voyages…le rêve, le pied absolu…mais pour cela je n’ai pas FORCEMENT besoin d’être eux…un peu de talent, beaucoup de travail, de la confiance en soi (des doutes salvateurs aussi) et un chouia de chance, tout ça ensemble pourrait aboutir au même résultat, ou tout le moins un résultat à ma mesure…
Mon attirance pour cette cuisine, longtemps décriée, et à juste titre (un jour je vous raconterai ma rencontre à Canterburry avec un Steak & Kidney pie, où le steak était soi-disant succulent…passons), est bien plus ancienne. Il faut savoir que j’ai pleuré quand Mark& Spencer a fermé son magasin de la rue de Béthune à Lille. C’est là que je m’approvisionnais en saucisses à p’tit déj.et bacon, et aussi en sauce tomates aux olives, tout droit venue d’Italie et dont je n’ai jamais retrouvée la saveur. (Surtout que j’avais une fabuleuse recette simple avec des morceaux de poulet et des farfalles…restée orpheline depuis). A cela s’ajoutait des plats cuisinés tandoori, etc.
Un début d’explication vient de là : d’une part, contrairement aux idées reçues la Grande Bretagne attache beaucoup de valeur à la qualité de sa viande, de ses fromages, fruits-légumes, etc. Il ne leur viendrait pas à l’idée de manger de l’agneau issu d’un élevage intensif et la Grande-Bretagne promeut ses produits de terroir. Bien-sûr les produits issus de l’élevage intensif existent comme chez nous. On se souvient tous de la vache folle…et on ne va pas faire un concours de connerie. En gros, c’est comme en France, elle est fière de ses terroirs, a des produits de qualité et elle y tient.
L’autre partie de l’explication vient qu’elle est très ouverte à la cuisine des autres. C’est à Londres que j’ai fait connaissance avec les currys très épicés et les yassas (très épicés aussi). Et l’on trouvait déjà début années 2000 une world Food plus aboutie, plus assumée (et paradoxalement plus accessible, car Londres n’est pas réputée pour être bon marché, à force de la connaitre c’est comme les anglais on y trouve des petites merveilles sans que cela vous coûte trop *). Sans aller si loin, la cuisine anglaise traditionnelle est elle-même est pleine d'épices, issues principalement de leur passé colonial. c'est un peu comme si on avait intégré le raz el hanout à nos pots au feu et le miel à nos pâtisseries.

*je tiens à préciser qu’à part une nuit horrible qu’on a passé dans la gare de Waterloo en octobre 2006, nous n’avons rencontré que des personnes polies, même détendues, et pour certaines tout à fait charmantes. C’est un cliché inutilement répété de dire que les anglais sont froids, ils peuvent être pudiques mais aussi tout à fait chaleureux…alors vous m’excuserez cette utilisation abusive du stéréotype, juste là pour le style.

Suite au prochain épisode...