lundi 4 juin 2012
La vie en bas de chez moi...
28/05/2012
J'ai l'esprit qui vagabonde. Toujours. Sans doute l'avez-vous remarqué ? Que je sois en train de préparer une recette ou plongée dans le plus passionnant des romans. Même en ce moment, alors que je suis allongée sur un transat avec Dorchester Terrace d'Anne Perry dans les mains.
Retranscrire le chemin que mon esprit a fait entre un drame victorien et, le souvenir de moi descendant les marches de mon 1er appartement serait fastidieux. Et j'ai l'esprit tellement bizarrement tourné, que je ne suis pas certaine que les sauts d'étape en étape vous paraissent logiques, mais plutôt dénués de bon sens.. Cela vient, semble-t-il, de ma "base" d'épicurienne (1) : une idée en amenant une autre, elles fusent et s'associent plus vite que les boules d'un flipper pour former quelque chose de génial (parfois), ou de simplement farfelu (souvent) !
BREF (Petit clin d'oeil à ceux qui aiment cette série) (2), je suis passée des rues froides de Londres en 1896 à la rue des Ponts de Comines, où j'ai eu mon premier appartement en 1993. Il était petit, mal insonorisé et l'escalier commun sentait en permanence la soupe vietnamienne, mais il avait l'immense avantage d'être au centre de tout, que dis-je, au coeur de tout. Toutes les directions étaient des destinations intéressantes et j'ai même fait une fois l'expérience de quitter cet appartement à 15h51 pour prendre le train à 15h57 (en courant un peu). Oui, il suffisait que je descende les marches et que j'ouvre la porte pour me retrouver en pleine effervescence, comme une pièce tranquille qui donnerait accès à une fête permanente, sans interférence ni sas entre les deux. Avoir, comme dans "Viva la Vida" la chanson de Michel Fugain, la vie en bas de chez moi...
Tout comme Carrie B, marchant dans les rues de N-Y, j'avais à ma disposition ce que j'aime le plus : une sensation de liberté absolue et le sentiment que tout est à découvrir. Quand je sais que je vais être étonnée par tout ce et tous ceux qui m'entourent. Ce qui est ma quête perpétuelle, mon moteur, et aussi, parfois, mon pire défaut.
Tu claques la porte et tu descends l'escalier
T'arrives en bas, la rue est là
C'est plein de bruits d'odeurs et de fruits défendus
Et c'est qu'un début...
(Il faut savoir, pour l'anecdote que dans des temps anciens, mais pas si lointains dans ma mémoire, j'ai dansé en public sur cette chanson. C'était du temps où je faisais de la danse classique et deux galas par an. Entre "grands-jetés" et "pas-chassés", nous avions droit à un intermède de danse moderne. "Viva la vida" est l'un d'eux.
Je dis "Nous" car j'y associe une des lectrices très indulgentes de ce blog. C'est une de mes amies les plus fidèles (depuis presque 30 ans). Elle l'a dansé avec moi dans un costume dont j'ai tout oublié, mais je pense qu'il y a certainement une bonne raison à ça. Et pourtant, croyez-moi, nous avons expérimenté beaucoup de choses.)
La rue c´est la vie qui va
Viva la viva la vida
C´est là qu´on vit là qu´on va
Viva la viva la vida
Et puis un jour, brusquement on constate qu'on n'a plus 20 ans. On se met en couple pour de bon, on rêve d'un petit coin de verdure où chantent des alouettes (ou d'un "simple village dont on ferait sa maison et où on pourrait respirer l'air pur"), on a des enfants et on se retrouve dans son jardin à lire le dernier Anne Perry.
Bien entendu, je peux toujours prendre ma voiture et aller sur Lille. D'ailleurs, certains samedis matin je le fais et, parfois, j'ai même la chance de retrouver les membres chers à mon coeur des "amateurs de Tiger Wok et de cheese-cake" (3).
C'est vrai, j'ai un mari assez gentil pour ne pas m'enfermer et assez intelligent pour comprendre que je ne fais finalement que ce que je veux. Et, qui plus est, parfaitement apte à s'occuper de la blondinette à petit nez qui nous sert de fille. Il arrive même que j'arrive à me départir de la culpabilité de ne pas lui accorder tout mon temps et à me rassurer en n'achetant que des trucs pour elle. Oui, parfois, c'est terrible, je ne pense qu'à moi. Mais, bizarrement, il faut toujours que j'ai un but, une bonne excuse : "je dois aller chercher...de la bonne viande/le CD de X à la Fnac/une cadeau pour l'anniversaire de...(barrer la mention inutile). Et plutôt que d'errer au gré de mes envies, je me dépêche toujours comme si j'avais un train à prendre (suis-je la seule à répéter "mais pourquoi tu cours ??" alors que réellement rien ne m'y oblige ?).
Finalement, est-ce que je ne me mets pas toute seule des contraintes ?
Alors qu'au fond, tout au fond de moi, tout ce que je recherche c'est de me balader sans but, suivre mon petit bonhomme de chemin, glaner des idées que je mettrai (ou pas) en oeuvre (et si je mettais du papier peint à rayures noires dans l'entrée ?) et éventuellement acheter deux ou trois trucs : un bouquin qui va me tenir chaud le soir dans mon lit, un cd qui va accompagner une longue distance en voiture, ou un t-shirt génial avec un paysage de coucher de soleil("pourquoi est-ce que je ne l'ai pas acheté quand je l'ai vu en vitrine ?? je suis sûre qu'il n'y en a plus !!"). Le hasard me sert bien en général alors que les listes bien établies me font acheter plus que je ne devrais et souvent ça ne convient qu'à moitié.
Vous me direz que j'ai déjà tellement l'esprit qui s'égare, un peu plus et c'est la camisole de force...Est-ce bien utile et nécessaire que je squatte en rêvassant les vitrines pendant un quart d'heure ou que je m'arrête brusquement en plein milieu du trottoir pour changer de direction, mûe par une idée ? (comportement que je ne supporte pas chez les autres). Est-ce que cela me rendrait heureuse ?
Et puis, force est de constater que même quand on est étudiant et donc libre de beaucoup de son temps, on doit bien un jour rentrer chez soi. Il y a un bien un moment où le soir tombe, les magasins ferment et la fête s'arrête, même si elle a duré longtemps. Et on se retrouve avec le même sentiment de frustration de retrouver le calme, peut-être l'ennui parce que plus rien finalement ne nous amuse. Il faut bien dormir ou réviser. On a toujours des obligations quelque soit l'âge.
Mais, c'est peut-être ce sentiment irremplaçable et tellement oh tellement séduisant que je pouvais d'un claquement de doigts ouvrir une autre dimension..
Ps :
31/05/2012
J'ai mis en oeuvre les idées lancées dans ces quelques lignes...Je me suis laissée porter...et j'ai trouvé un Fish Spa à tester (avec des copines de préférence. Des volontaires ?), j'ai acheté le fameux t-shirt (il est vraiment MAGNIFIQUE) et...j'ai trouvé dans un vitrine la thématique de ma prochaine chronique...A bientôt !!
(1) Formation à l'Ennéagramme, suivie en janvier 2012.
(2) la Série "Bref", qui passe en clait sur Canal +, Dispo en replay sur leur site...Si vous ne connaissez pas encore, allez-y !! Personnellement, je suis devenue "accro" en 1mn et 30 secondes et j'ai bien cru que jamais je n'allais me remettre à bosser.
(3) Vous aurez reconnu la référence au roman de Mary Ann Sheffer et d'Annie Barrows "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates". Je vous engage, pour la centième fois, à le lire
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J’avais complètement oublié Viva la Vida !!!! (et je pense que maintenant, je l’ai dans la tête jusqu’à ce que je m’endorme ... merci ... ;)). Je ne peux t’aider pour le costume, j’ai moi aussi oublié. Merci pour le clin d’oeil, et pour ton amitié de toujours (et pour toujours?)
RépondreSupprimerJe te reconnais bien dans cette chronique, et je me reconnais aussi.
La chose la plus difficile et la plus angoissante pour moi est de ne penser à rien, d’écouter le rien, et de sentir le rien, mais j’apprends (au yoga notamment). Toujours l’impression que tout se bouscule à toute vitesse, et que je papillonne (en pensée et en actes) à tort et à travers.
Bon sinon, trop contente de pouvoir ENFIN poster (yo !), et rien à voir mais j’ai dégoté sur une brocante Long Spoon Lane et Le cadavre de Bluegate Fields d’Anne Perry. Et j’ai toujours un Agatha à toi ... tu vois tout se bouscule là-haut ;)
Bisous ma Laure
Mais comment as-tu deviné qu'il s'agissait de toi ?? ;0)
SupprimerJ'adore !!!
RépondreSupprimerC'est une vie que je découvre maintenant... J'ai fait l'inverse de toi : j'ai fait mes enfants, vécue dans une petite maison en bord de mer, lu des romans sous un arbre dans mon jardin... et je me retrouve à 40 ans dans un appartement en plein centre ville : et j'adore !! descendre et me laisser entrainer par l'animation de la ville, flâner des séphora en centres culturels en passant par "Armand Thiery"...
Bisousssssss Laure !
Cela doit avoir une saveur particulière pour toi, peut-être encore plus qu'à 20 ans, non ?
SupprimerJe te souhaite de belles rencontres : une vitrine, un tableau, un livre, un bouquet de fleurs...et qui sait quelqu'un qui a envie de te les offrir...?
PROFITE PROFITE...PROFITE !!
Bisous aussi et merci pour ton petit mot
... Ah ... ma Laure ... j'tadore ... avec ton cerveau qui bouillonne... et tes yeux qui se posent partout ... c'est la preuve que tu es bien vivante !!! Et puis ... s'arrêter pile sur un trottoir et changer de direction à angle droit ... c'est tout moi !!! Tant pis pour les collisions derrière moi !!! Tu vois ... tu n'es pas la seule !!!
RépondreSupprimer... Je t'embrasse très fort ... mon "effervescente"
L esprit vagabonde sans cesse, on ne peux arreter le flot des pensées, c est pour ca que j essaie de mediter de temps en temps, on peut les observer...et c est dingue quand on voit comment elles peuvent passer du coq a l ane...as tu deja essayer la meditation ma belle?
RépondreSupprimervero
J'avais appris des exercices de "pleine conscience"...il faut que je m'y remette !
SupprimerOui, j'apprécie beaucoup cette vie... peut-être même plus... Mes enfants sont "presque" grands, j'ai un "amoureux" que je vois de temps en temps... j'ai envie de profiter de la vie ;-)
RépondreSupprimerMerci pour ces billets délicieux ma belle !
oui la pleine conscience, c'est ça..tu peux le faire en meditant, se centrer sur le souffle, ou en faisant une activité et en te concentrant entierement dessus..il faudrait que je le fasse aussi plus souvent..malheureusement je ne m'y tient pas assez
RépondreSupprimervero