lundi 20 mai 2013

Mes recettes préférées sont dans des films

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J'ai quelques obsessions, vous le savez : la cuisine en fait partie, mais aussi le cinéma. Rien ou presque de marquant ne peut arriver dans ma vie sans que je lui trouve une correspondance dans un film. Pire, je cherche parfois des réponses auprès de personnages qui se trouvent dans des situations identiques aux miennes. Mais, si le cinéma imite parfois la vie ou s'inspire de choses vécues, je dois bien reconnaitre qu'il n'est pas la vie ! Sauf... dans ma cuisine.

Les liens que je vais faire sont sans conséquence pour ma santé mentale et mon adhésion à la réalité, puisqu'il s'agit simplement de choses délicieuses qui ont marqué mon esprit. Et j'ai simplement eu envie d'imiter l'un ou l'autre personnage du film en particulier.

Voici donc quelques recettes qui jalonnent ma mémoire et sont, définitivement, entrées dans ma vie :
(Autant vous avouer tout de suite, cette chronique n'aura aucune chronologie temporelle, elle suit simplement les méandres de ce à quoi je me suis attachée durant ces... 25 dernières années !)

Commençons avec légèreté par la salade Warldof ("Warldof salad") : Déjà, je fais amende honorable puisque je vous annonce les "films de ma vie" et je démarre cette liste avec une série, Fawlty towers, aussi honorable et drôle soit-elle. Je pense sincèrement qu'elle a définitivement marqué mon adhésion à l'humour anglais, absurde et farfelu. Il s'agit d'un hôtel anglais, tenu par un couple aussi mal assorti que possible, et dont l'incapacité à tenir un hôtel, les malentendus et l'incompétence totale forment un cocktail aussi détonnant que jubilatoire. Ce qui explique qu'un soir ils se trouvent sans chef à devoir satisfaire les exigences d'un couple d'américains, très vite agacé par le service déplorable face à leurs demandes. Je vous passe le passage du cocktail "screwdriver " (Tournevis) qui ne sera jamais servi pour arriver à la fameuse salade dont personne dans l'hôtel ne connait la composition, à l'exception du client qui excédé finit par s'écrier "Vous avez bien de la laitue, des pommes, des noix et du céleri branche quand même !" (voyez, en plus je vous livre les ingrédients). Basil, inénarrable directeur, fait répéter le client, prend note et part dans la cuisine préparer la salade. Evidemment le comique de la situation vous échappe, mais moi je me sens tellement anglaise, compétente et originale quand je la prépare...

Comme tout le monde, j'ai vu des dizaines de fois le film La Boum : Vic, invitée dans le très beau Restaurant La Coupole, par son arrière-grand-mère Poupette - vous savez celle qu'on rêverait tous d'avoir- décide après réflexion de commander un poulet aux girolles.
Je sais que ce restaurant est très beau car il a été le thêatre d'un des plus beau moments de ma vie. Tout au début de notre relation, mon chéri, alors qu'il travaillait sur Paris, et que j'étais venue passer une semaine de vacances avec lui, m'y avait invitée.
Petit aparté : C'était un temps inoubliable, où chaque soir se transformait en une découverte culinaire : le Planet Hollywood qui était encore sur les Champs, le Coupe-chou, connu des grands du théatre, également un merveilleux restaurant thailandais, qu'on n'a jamais retrouvé, et bien-sûr La Coupole. 
Mue par mon souvenir j'y ai,bien entendu, commandé le fameux poulet aux girolles. Il y a quelque chose de magique à trouver dans une carte un plat gardé si longtemps dans un coin de votre mémoire, comme s'il vous y attendait depuis tout ce temps. Et lorsque celui-ci est cité dans un film, car c'est comme si vous entriez dans ce film pour quelques instants.
Au risque de vous décevoir, je ne connais pas la recette de ce poulet, je peux simplement vous assurer qu'il était très bon et que cette soirée scintille dans ma vie (je ne peux la raconter car ces souvenirs ne sont qu'à nous deux, ne m'en veuillez pas).
En fait, je n'ai jamais cherché à la trouver ou la reproduire. Elle appartient pour moi désormais au souvenir de cette soirée dans ce restaurant, tout comme ce restaurant était étroitement lié à cette recette, au point que je ne pouvais concevoir commander autre chose. J'espère simplement y retourner un jour...

Quand j'ai des invités, je leur sers souvent en entrée la recette suivante : Le Pamplemousse au crevettes: Elle appartient au film No Smoking (avec son pendant Smoking). Sabine Azéma et Pierre Arditi y jouent chacun plusieurs personnages avec des destinées qui différent selon leurs actions ou décisions à un moment donné (Le point de départ avec deux trajectoires différentes vient de la décision de Celia/Sabine Azéma de s'arrêter pour fumer une cigarette ou de ne pas fumer. Ce qui fait qu'elle tissera des liens privilégiés avec Lionel ou Miles, tous deux interprétés par Arditi).
Dans la première option, Célia et Miles attendent que leurs époux respectifs viennent les rejoindre sur la terrasse pour un repas entre amis, un samedi soir. Sur un malentendu, Miles avoue ses sentiments à Célia, qui les partage mais empêtrée dans ses contradictions, elle n'ose pas y répondre. A la place, elle lui explique ce qu'elle a mis dans son entrée, des pamplemousses aux crevettes.
Là encore le tragi-comique de la situation nous permet d'aller plus loin qu'un simple visionnage et, en faisant épeler les ingrédients, l'auteur permet incidemment au spectateur de connaitre la recette de ce qu'ils sont en train de manger **
Et à moi de les noter dans un cahier et d'en faire un des plats récurrents de mes repas entre amis. A chaque fois, je rends mentalement hommage aux scènes qui me les ont fait connaitre (au point que dans mon cahier, la recette du pamplemousse est devenue "salade no-smoking"). D'ailleurs, je me rends compte maintenant que je ne la fais jamais si je n'ai pas d'invités, comme si je ne pouvais pas la sortir de sa situation initiale. Et quand mes invités ne sont pas très nombreux. C'est une recette très simple, mais décortiquer des crevettes et éplucher des pamplemousses peut vous procurer une crise de nerfs si vous devez le faire pour plus de 6 ou 8 personnes.

Et pour finir un ...Cherry coke. Oui, juste ça.
Je suis consciente que ce n'est pas un plat et encore moins une recette. Mais le film qui m'a fait découvrir cette simple boisson fait aussi partie des films de ma vie.
Cette boisson, je l'ai connue grâce au film dont je vais vous parler et, soit dit en passant, il m'a fallu plusieurs années d'attente avant que le Cherry coke ne soit exporté, et donc pour y goûter. L'attente crée le désir et marque les esprits, surtout quand on a passé son adolescence loin de la nouveauté (j'avais 15 ans quand j'ai vu le film). Alors, à chaque fois que j'y goûte, je goûte aussi sa rareté pendant une période de ma vie. Comme quelque chose qui a gagné sa valeur dans le fait de l'avoir voulu longtemps.
Mais je m'éloigne de la quintessence même et de ce qui me touche. Il s'agit d'un film qui date de 1989, Steels Magnolias avec Shirley Mac Laine, Daryl Hanna, Sally Fields, beaucoup d'autres acteurs déjà très célébres ou qui depuis le sont devenus. Et aussi une toute jeune débutante : Julia Roberts. Si je m'attache à elle c'est parce que, d'une part, je suis fan de cette actrice et de son style de grand fille saine, mais surtout parce que son personnage est central. Tous les personnages féminins sont dans ce film traités comme des premiers rôles, mais celui de Shelby, incarné par Julia Roberts, est la raison même du film. Tout ce qui se produit de marquant ou de dramatique est mû par les grandes étapes de sa vie (son mariage, sa grossesse, et finalement sa mort). Se consacrant totalement aux autres et à leur bonheur, elle est l'ange du film, jusqu'à devenir un ange gardien.
La scène durant laquelle un des personnages demande un Cherry coke est symbolique à mes yeux. Elle se situe au début du film et représente un temps où le meilleur peut encore se produire et où le malheur est mis à distance. C'est le mariage de Shelby, tous sont heureux autour d'elle et elle a encore tout l'avenir et l'espoir qui s'offrent à elle. Et c'est grâce à ce Cherry Coke qu'Annelle/Daryl Hannah, toute jeune et timide, rencontre l'homme qui va partager sa vie.
Ce film depuis a pris une dimension supplémentaire car l'histoire de Shelby est proche de celle d'une de mes plus chères amies : elle aussi est atteinte d'une maladie incurable. Mais, fort heureusement, ma copine d'amour a survécu à son accouchement et elle est parmi nous (d'ailleurs, elle le sait, elle a interdiction absolue d'être gravement malade). Et elle a la même douceur et la même force intérieure que le personnage de Shelby. ***

Voilà, j'ai fini pour ajourd'hui. Je pourrais encore blablater longtemps, mais il faut savoir se retirer avant que tout le monde ne soit fatigué.

Dites-moi, à votre tour, est-ce que des plats vous ont marqué dans des films ou des séries ? Est-ce que cela fait maintenant partie de votre vie ?
Ou bien est-ce que je suis, définitivement, irrécupérable ?


* Désolée, j'ai cherché désespérément les photos de films/séries cités où l'on peut voir ces fabuleuses recettes... Pas moyen de les trouver ! Mais, je vous assure que Denise Grey est en train de passer commande... "Une frite bien chaude, avec un demi de la doucette". Bises

** Sur simple demande, je peux en fournir la liste, c'est très simple à réaliser mais je ne voulais pas alourdir ce message et peut-être perdre votre attention.

*** Ce film est tiré d'une histoire vraie. Celle qu'un frère a écrit pour sa soeur diabétique et dont il était très proche. C'est en tirant de sa vie une pièce de théâtre, très connue aux E-U, qu'il devient un auteur reconnu. Jusque dans la mort, sa soeur aura pour lui une aura bénéfique.


dimanche 12 mai 2013

Retour vers le fluo II *

 
 















Ceux qui ont lu le premier opus savent bien à quel film je fais référence. Les autres, allez perdre votre après-midi sur ce blog au lieu de rendre ce dossier que votre boss vous réclame depuis 15 jours. Surtout si, comme moi, vous avez eu ce grand bonheur d'avoir un(e) boss qui passe ses journées à chercher une nouvelle maison...Vous avez ma bénédiction !

Pour reprendre le fil de la discussion sous un angle de cinéphile, il est communément admis que le deuxième Opus est moins bon que le premier. L'exception étant Le Parrain II, bien entendu.
Si cela s'insère dans une trilogie, c'est tout ou rien pour le troisième. Mais nous n'en sommes pas encore là.
Cette question est abordée par exemple dans Scream 2, que d'aucun considèrent comme le moins bon des trois (On se souviendra que West Craven est une pointure donc on ne fera aucune référence au quatrième). Bien entendu cela sent déjà le réchauffé, on reprend une idée déjà exploitée et on l'étire comme un chewing-gum dans une pub Hollywood.

Alors, j'ignore totalement quelle sera la qualité de cette suite de chronique. Et je n'oserais pas me prononcer.

Toutefois, faisant référence à mes propres échelles et points de comparaison, je vous assure que le coeur des hommes 2, un de mes films fétiches, est aussi bon, si ce n'est meilleur que le premier. Je ne peux pas encore vous donner mon sentiment sur le troisième volet puisqu'il ne sort qu'en octobre.
(Pour la petite histoire, j'avais gentiment été invitée par Mister Esposito himself pour un pré-visionnage le 2 mars dernier avec quelques autres privilégiés, si si je vous assure, mais j'étais dans l'avion de retour des fidjis,. Oui, ça aussi c'est vrai. Et dans la vie... on doit faire des choix. Alors j'ai privilégié le voyage de mes 10 ans de mariage et retardé mon envie de voir ENFIN la suite).

Si le coeur des hommes 2 est aussi heureux que le premier, et c'est un avis majoritairement partagé, c'est parce qu'il en est la suite, certes, mais c'est avant tout la continuité d'une histoire qui pourrait être sans fin et qui se renouvelle. Tant que vos amis restent vos amis, votre plaisir, à les voir et à connaître leur vie, reste inchangé.

Je ne pourrais en dire autant de cette chronique. D'où est-elle partie déjà ? Ah oui, j'ai eu l'idée malheureuse d'aller faire un tour chez Pépé jeans un midi de la semaine dernière avant d'aller au restaurant. Ah cette envie d'acheter la moitie du magasin du pantalon rose au t-shirt large très coloré avec rayures, sorti tout droit de mon adolescence !
Pourquoi, alors que je n'ai en rien le budget qui va avec ? C'est une question, suicidaire, à se poser effectivement.
D'autant que chez nous les mois de mai sont (financièrement) meurtriers **

Cette chronique n'est pas tellement sérieuse puisqu'elle prend sa source sur de l'éphémère, la mode.
Et demain, tenez-vous bien la mode, ne sera plus au fluo. Alors, c'est vrai que nous sommes encore en plein dans le revival des années 80, mais vous allez voir que ce courant entame déjà ses derniers tours de pistes...

Vous vous souviendrez de ce que je vous ai dit : Fun radio diffuse depuis un an déjà, et de moins en moins timidement, des remix des tubes des années 90. 
Et la mode dans les années 90 c'était les longs manteaux, les longues jupes...Je vous assure que j'ai porté redingote (vintage) et  jupe noire qui battait mes talons sur mes bottines de Mary Poppins (Oui, bon on a les références qu'on peut) et je certifie que j'étais à la mode (Je le suis nettement moins maintenant).
Oui, on peut aussi se souvenir d'Hélène mais soyons sérieux, oublions ses garçons et regardons plutôt du côté de ses miracles amoureux. On gardera des intemporels tels que le petit t-shirt blanc avec le jean ou la classe d'Uma Turman qui danse le twist dans une longue veste.
Et puis, on doit rester stylée alors on ne s'aventurera pas du côté des pantalons brillants et on ira d'un pas décidé vers les vraies coupes, l'élégance mais avec un zeste de rébellion.
Ceci ayant été amorcé par le succès de la série Dowton Abbey. Les trois nanas de la série ont fait la couverture du vogue de Janvier 2012 (et j'ajoute de Grazia).

Oui, c'est bientôt fini aussi le revival avec Mad Men des années 50 (qui était déjà dans les années 80, la décennie à remettre à l'honneur en matière de fringues).
Les défilés automne-hiver de 2013/2014 l'ont confirmé : longs manteaux et longues robes ; et fini les épaules carrées (voire pointues). On recherche de la rondeur, de la douceur.
Ce qui prouve bien que la mode ne reflète qu'une image tronquée de ce qu'elle veut imiter. Il n'y a pas plus acerbe et émotionnellement traumatisant que cette fiction. Personnellement, cette impression qu'on vous arrache le coeur de la poitrine était devenue une sorte de drogue, partie intégrante de mon addiction à cette brillantissime série.

Alors profitez bien de vos pulls rose et vert amande (tendance flashy) parce qu'on va bientôt devoir les remiser en nous demandant ce qui nous a pris.
Laissons passer l'été les filles et rhabillons nous de pudeur, de non-dits et de délicatesse, cela nous fera du bien !

PS :Je ne sais pas encore s'il y un "Retour vers..." III,
Après tout, cela pourrait symboliser la fin (provisoire) du fluo...c'est bien dans le troisième Opus que la machine spacio-temporelle est détruite par un train...Non ?



* Oui, j'avoue cela fait 6 mois que je ne me suis pas consacrée à ce blog. Pas d'envie particulière qui m'ait accrochée ici et puis mes plus proches savent aussi que je ne fais pas rien de ma vie...Bien au contraire ! Mais merci de me lire encore !!!

** Il y a un très bon film que je vous recommande "Les Mois d'avril sont meutriers"